La reconnaissance de l’autre, clef pour le vivre ensemble

Condorcet_2012

La reconnaissance de l’autre, une clef pour le vivre ensemble

Livret collectif, 146 pages,
avec les contributions de membres du Cercle

 Michel AMREIN ; Alain BANDIERA ; Annie BERNARD ; Jacques BERNARD ; Pierre BERNARD ; Jacques BOUDOT ; Guy CAGNIANT ; Gérard CHANEL ; Jean EHRARD ; Roland FERRANDON ; Serge GODARD ; Ismael MACNA ; Gérard MILLET ; Albert PINTO ; Patrick POCHET ; Pierre POUQUET ; Huguette RUBIO ; J.René TOURNADRE ; Dominique WINTREBERT

et de conférenciers invités :

-Bernard DOMPNIER, historien, professeur des Universités, Université Blaise Pascal ;
-Christian INGRAO, agrégé d’histoire, docteur des Universités de Picardie et de Stuttgart chargé de recherches au CNRS et directeur de l’Institut d’Histoire du Temps Présent ;
Didier JOURDAN, professeur des Universités, directeur de l’IUFM d’Auvergne, chercheur au laboratoire ACTé EA 4281 Université Blaise Pascal Clermont-Ferrand II, membre du Haut Conseil de la Santé Publique ;
Michel RENAUD, maître de conférences ,

 


Introduction
Sommaire
Conclusion
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Condorcet_2012
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Introduction

« Faire société est devenu une nécessité impérieuse », affirmait, voilà quelques années, la Ligue de l’Enseignement, dans un manifeste public appelant à « Faire société ». Les raisons invoquées par ce manifeste ne différent guère des constats alarmants faits par le Cercle Condorcet lorsqu’il a décidé à son tour de s’intéresser à la question du vivre ensemble.
La fragilité du lien social avait déjà été envisagée dans les réflexions consacrées au communautarisme. Une violence effrénée qui fait craindre le retour de la barbarie semble se développer et frapper toutes les générations et tous les milieux.  Sans tomber toutefois dans un catastrophisme de fait divers, il nous faut admettre que les principes qui fondent la démocratie et les valeurs qui fondent la République paraissent souvent  ignorés d’un grand nombre de citoyens, voire bafoués. Sans succomber à un nationalisme exacerbé, on peut comprendre que l’on s’indigne d’entendre les spectateurs d’une compétition sportive siffler l’hymne national. Et l’on peut enfin rattacher à ces situations extrêmes la montée, dans les résultats électoraux, des idéologies extrêmes.

Face aux  questions posées par ces situations, à l’encontre des réponses données qui aggravent le péril, il convient plus que jamais, comme le préconisait Edgar Morin de « substituer l’analyse à l’imprécation ». […]


Sommaire (liste des contributions)

 I.  Constats et défis du Vivre Ensemble

I.1.     Reconnaître l’autre, une clef pour vivre ensemble ? .
I.2.     Vivre ensemble et sociabilité
I.3.     La reconnaissance de l’autre ?
I.4.     Regards sur le handicap

II.  Clichés et stéréotypes

II.1.   Le vivre ensemble comme fin du politique, le vivre ensemble au cœur de l’éducation scolaire – Didier Jourdan .
II.2.   Fonctions et ambiguïtés des clichés et stéréotypes
II.3.   Stéréotypes  et clichés, des obstacles pour vivre ensemble ?
II.4.   Racines Chrétiennes de la France ?
II.4.1.     Réponse de Bernard Dompnier
II.4.2.     Réponse de Christian Ingrao  .
II.5.   « Vivre Ensemble – Eloge de la Différence » par Malek Chebel, et Christian Godin – Notes de lecture
II.6.   Clichés et poncifs dans l’œuvre d’Alexandre Vialatte – Michel Renaud

III.   Réflexions et perspectives

III.1. La diversité sied mieux que l’égalité à « l’être dépensant »
III.2. Le dialogue interculturel
III.3. Aspects psychosociologiques du vivre ensemble
III.4. Vivre ensemble : difficultés et paradoxes
III.5. Lupus

 


Conclusion

L’individualisme est un mouvement de fond qui semble irréversible; les réseaux sociaux qui se multiplient, l’inflation des moyens de communication, la survalorisation des appartenances groupales servent plus le narcissisme et l’égoïsme que la citoyenneté et le » vivre ensemble ».
Les membres du cercle Condorcet du Puy de Dôme, conscients de cet état de chose, défendent avec d’autant plus de conviction l’idéal du « vivre ensemble » qu’ils le sentent menacé. Cet idéal n’est-il pas consubstantiel de l’esprit de Condorcet et donc des « Chartes » des Cercles qui en perpétuent la mémoire? Un tel idéal implique-t-il ipso facto le rejet de tout individualisme ? L’admettre, serait dogmatique et oublierait que chaque sujet construit sa personnalité dans des relations aux autres ; ces relations sont indispensables à son existence même. Toutefois cette co-construction ne se fait que dans une recherche permanente de singularités et de différences; cette recherche détermine la personnalité de chacun. Le cercle Condorcet milite assurément pour le lien social mais reconnaît qu’on ne peut pas vivre ensemble de la même manière, avec les mêmes empathies et harmonies quels que soient les individus ou groupes d’individus avec lesquels nous sommes en relation.

Par ailleurs, prôner sans réserve le vivre ensemble, c’est délégitimer dans une certaine mesure toute confrontation d’idées, toute lutte, toute critique. Cet irénisme serait  incompatible avec la politique et la démocratie. Si la tolérance de l’autre est une valeur essentielle, on ne peut oublier que l’intolérable existe et nous ne pouvons ni ne devons vivre sans identifier cet « intolérable » et éventuellement combattre ceux qui le véhiculent. L’idée généreuse de tolérance et du « aimez- vous les uns les autres » sous-jacente au vivre ensemble ne doit pas occulter les limites qu’elle génère et même les dérives auxquelles elle peut conduire: certaines idéologies ou manières d’être ou de faire (communautarisme, sectarisme,.) s’en prévalent.

Conscients de telles dérives, le Cercle Condorcet du Puy de Dôme préfère à l’ambiguïté du « Vivre Ensemble » le concept de « laïcité républicaine » qui associe sans heurt le collectif et l’individuel.


 

 
Introduction / Sommaire