L’enseignement du français en questions
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Livret collectif, 86 pages,
avec les contributions de membres du Cercle
et de conférenciers invités
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Introduction
Moyen privilégié de l’expression humaine, le langage – les langages écrit, oral et gestuel – est aussi outil de toutes les relations et de toutes les transactions entre les hommes ; il apparaît donc inséparable de l’exercice de la citoyenneté. Il n’est donc pas surprenant que le Cercle Condorcet, conformément à ses objectifs, se soit, à son tour, passionné pour les problèmes de la langue française, en particulier ceux de son évolution et de son devenir mais aussi de son statut dans la société contemporaine et de la question de son enseignement.
Sommaire
PREMIERE PARTIE : POURQUOI DEFENDRE LA LANGUE FRANÇAISE ?
I. MAINTENIR LA LANGUE ET SON HISTOIRE
II. MAINTENIR LE LIEN ENTRE LES CULTURES ET LES COMMUNAUTES QUI S’EXPRIMENT EN FRANÇAIS
III. MAINTENIR CE QUI FONDE EN PARTIE TOUT INDIVIDU SOCIAL
IV. PREVENIR LES COMMUNAUTARISME LINGUISTIQUE ET LE TOTALITARISME DES LANGAGES
V. DEFENDRE LA LANGUE FRANÇAISE : UN ENGAGEMENT POLITIQUE
DEUXIEME PARTIE : QUEL FRANÇAIS ?
I. PLURALISME ET IMPERFECTIONS : LES VRAIES RICHESSES D’UNE LANGUE
II. UNE LANGUE FRANÇAISE EN EVOLUTION
III. LE MYTHE DE LANGUE PURE ET LES DERIVES D’UNE LANGUE UNIQUE
TROISIEME PARTIE : ENSEIGNER LA LANGUE FRANÇAISE : POURQUOI, COMMENT ?
I. LA PATRIE LINGUISTIQUE EN DANGER
II. ENSEIGNER LE FRANÇAIS : DES ENJEUX
III. ENSEIGNER LE FRANÇAIS DANS UNE ECOLE » EN CRISE »
IV. ENSEIGNER LE FRANÇAIS : QUELLES DIFFICULTES AU SEIN DE L’ECOLE
V. ENSEIGNER LE FRANÇAIS : COMMENT ?
Conclusion
LA PERMANENCE D’UNE MISSION
Une chose est sûre, la vocation fédératrice d’une langue est d’abord et avant tout étroitement dépendante de sa capacité à évoluer au plus près des besoins, et à être la première à les formuler et à s’adapter aux mutations incessantes de notre monde. Dans le domaine de la langue, comme dans beaucoup d’autres, l’immobilisme, ou le défaut d’adaptation et de réaction, voire d’anticipation face aux transformations ne peuvent conduire à la primauté et à l’universalité.
Mais il n’est pas dit qu’une seule des langues à vocation fédératrice doive occuper toutes les fonctions. L’emploi d’une langue commune ne signifie en aucun cas le gommage des différences, et encore moins la disparition des autres langues.
L’Europe de demain doit bâtir un enseignement des langues qui multipliera le nombre des plurilingues réels.
Les États d’Europe ont depuis longtemps forgé leurs identités sur des traits culturels puissamment enracinés dans les langues, et l’unité européenne n’est pas le tombeau des cultures minoritaires.
L’Europe unie peut aider à résoudre le redoutable problème des nationalismes, l’attachement aux cultures nationales étant d’autant plus passionné que la vie est plus difficile et la liberté moins accessible. Faciliter la circulation des hommes, des biens, des idées ne peut qu’atténuer la virulence des nationalismes.
La menace de l’unilinguisme, c’est la fermeture aux besoins de l’autre et le repli dans sa culture. L’écoute de l’autre, au-delà de la sollicitude naturelle ne peut qu’être salutaire dans un monde où les » exilés du bien-être « , las des inégalités auraient donné une forme violente au désir trop longtemps inassouvi d’être entendus.